Vertus

 Le but originel pour un pratiquant de kung-fu est la performance au combat qui est résumé par l'esprit chevaleresque. Bodhidharma, le premier patriarche du Chan (ou zen en japonais), aurait  apporté  une approche différente. En  effet  jugeant  que  les moines de Shaolin avaient une condition physique insuffisante pour pratiquer le bouddhisme il leur aurait enseigné des exercices   physiques et des techniques respiratoires qui serviront de base pour les arts martiaux. Il aurait été ainsi le premier à louer au kung fu la notion de vertu martiale (wu Te) en mettant en avant le développement du corps et de l'esprit par une pratique martiale. Cette notion a aussi été reprise plus tard par Pierre de Coubertin dans l'esprit olympisme Ce développement est donc la résultante d'une pratique. Et le sens du terme kung fu prend ici tout son sens.

GENERALITES 

 Kung signifie la résultante d'un travail avec une connotation de mérite. Fu a le sens d'homme mature. Kung-fu signifierait donc littéralement maîtrise mais d'une technique quelconque comme la cuisine, la peinture ou autre. Un art martial devrait se dire kung-fu wushu, wushu signifiant technique guerrière. Cependant par commodité kung-fu est restreint usuellement aux techniques de combat et désigne donc la maîtrise d'un art de combat.

  Telle l'art de la peinture le kung-fu dispose de plusieurs courants et est composé d'un nombre innombrable de styles. Certains sont basés sur le comportement animalier comme, entres autres, les styles de la mante religieuse (Tang Lang), de la grue blanche (pak hok). Certains styles sont connus à travers le monde comme le wing chun, le hung gar, le tai chi chuan, le choy li fut, et bien d'autres encore. Des synthèses ont dégagé des classifications classiques comme :

  - les styles internes et les styles externes,

- les styles du nord et les styles du sud

       - les styles taoïstes et les styles bouddhistes

      - les styles d'une ethnie (hakka, tibétain…).

  Le kung-fu s'est diffusé à travers tout l'extrême orient. Le karaté puise ainsi ses sources dans le style de la grue blanche. Notre école, originaire du Vietnam, illustre bien la diffusion du kung-fu.

  Chaque style a ses particularités dans l'approche du combat. Ils accentuent ainsi leur travail sur leurs spécificités. Beaucoup de styles possèdent des enchaînements de techniques codifiés à mains nues ou avec armes. Ces enchaînements, véritable patrimoine du style, sont souvent un vecteur de diffusion de celui-ci. Malgré leurs différences dans leurs contenus techniques, sur le fond, les styles de kung-fu traditionnel ont des points communs. Ainsi ils proposent en général un travail interne et travail externe (à ne pas confondre avec styles internes et styles externes) ou un travail sur le chi gong. Si on aborde l'étude du kung fu d'un point de vue plus moderne et moins traditionnel les outils pédagogiques du kung fu sont une préparation physique spécifique au kung-fu, des enchaînements codifiés à mains nues ou avec armes, des exercices (libre ou à thème) avec partenaire ou avec sacs de frappe. Le contenu technique du kung-fu traditionnel dépend du style. Cela peut comprendre des techniques de pieds, de poings, de l'usage d'armes traditionnelles (sabre, épée, lance, hallebarde, bâton…), des techniques de self-défense, des techniques de projection, des esquives…

 Le kung-fu traditionnel est un des reflets de la culture chinoise et est en interaction avec d'autres éléments. Les principes du yin et du yang ou celui des cinq éléments y sont ainsi présents dans bon nombre de styles